Vivat !

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1/2 siècle de chansons roubaisiennes

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Comme il arrive souvent, « Vivat ! » est né d’un autre projet, lui-même avorté. Olivier Muzellec avait sollicité Métamorphoses et Coeli et Terra pour l’aider à ressusciter la vie musicale d’une courée roubaisienne. La courée est restée silencieuse, mais dix-sept chansons, mélodies et garlouzettes sont, nous l’espérons, sorties de l’oubli.

01. La valse du bonheur
02. La bière
03. Les roubaignos sont toudis là !
04. La guerre
05. Le pays natal
06. Les progrès modernes
07. L’vélo
08. Les frites
09. La navette en fête
10. L’cortèch11. L’tchin du brasseu
12. La jeune fille en deuil
13. Consolation
14. Ah ! qu’in est fir d’êt’ roubaignos !
15. Histoire d’un désabusé
16. Le canard en nourrice
17. Vivat !

Le projet

L’association Le Non-Lieu, s’intéressant au patrimoine musical de Roubaix, souhaitait restituer une partie des chansons populaires, témoins de la vie de la ville à la fin du 19ème et au début du 20ème siècles. De son côté, l’association La Chapelle des Flandres, réunissant à Roubaix, depuis 1999, les deux ensembles vocaux Métamorphoses et Coeli et Terra, a pour but, entre autres, de défendre le patrimoine régional. La rencontre des deux partenaires fut donc facile dans le projet Vivat : choisir des chansons en fonction de leur grand intérêt, les harmoniser et les interpréter.

Dans un abondant matériau issu des bibliothèques et des archives privées, Olivier Muzellec (Le Non-Lieu) opéra un premier choix de soixante chansons, pour leur intérêt poétique, sociologique ou historique.

J’ai opéré ensuite une seconde sélection de quatorze chansons, pour leur intérêt mélodique ou prosodique, ou pour les promesses qu’elles présentaient sur le plan harmonique.

Deux garlouzettes et une chanson confiée à un chanteur traditionnel furent enfin ajoutées.

Les difficultés

En fait, il n’y en eut qu’une, mais de taille : la perte, sans doute irrémédiable, de l’air de certaines chansons. Pour une partie d’entre elles, des mélodies ont été composées spécialement. Pour les autres, les textes ont été imaginés sur des mélodies, déjà existantes, de chansons connues.

Quand ces chansons sont spécifiées, il est souvent facile de les retrouver. Ce fut le cas, pour ce disque, des célèbres P’tit quinquin pour Les progrès modernes ou La complainte du chat noir pour Le canard en nourrice. Dans certains cas, par contre, hélas, les documents retrouvés ne spécifiaient que « Air connu »… et les chansons étaient trop anciennes pour que nous puissions faire appel à la tradition orale.

Le projet musical

Le projet initial était assez simple : trouver des mélodies, éventuellement choisir des couplets, enfin réaliser des harmonisations pour voix et accordéon. La réalisation s’est révélée plus complexe et plus intéressante. Certaines musiques étaient déjà harmonisées, et souvent de façon magistrale. Pour d’autres, seule la mélodie existait. J’ai donc pu, en fonction du caractère des chansons et de la qualité des musiques, pratiquer divers types d’arrangements :

- interpréter la musique sans la changer (comme les deux premiers couplets de La valse du bonheur, le premier couplet de La bière) ;
- arranger l’œuvre, sans changer l’harmonie : ce fut le cas pour Le pays natal, La guerre, Consolation qui étaient des mélodies accompagnées au piano ; seule leur architecture interne a parfois été modifiée pour être adaptée aux voix ;
- arranger l’œuvre en en changeant parfois l’harmonie : c’est le cas de La jeune fille (initialement La jeune fille en deuil, mélodie avec piano) ;
- enfin, harmoniser librement des mélodies déjà existantes. Une liste précise des arrangements, des arrangements libres et des harmonisations est fournie par ailleurs.

Le choix des Å“uvres

Toutes les chansons présentées sont d’auteurs roubaisiens. Beaucoup parlent de Roubaix, ou de sujets chers aux anciens Roubaisiens (La navette en fête), d’autres de sujets plus généraux ou plus graves, comme la nostalgie de l’enfance (Le pays natal), la guerre (La Guerre, La jeune fille). Parmi tous les talents rencontrés, j’ai apprécié particulièrement Charles Bodart-Timal et son humour, son talentueux complice musical Eddy Jura, les accents verdiens de Gustave Nadaud, et le mélodrame sombre de De Loeuw.

Les interprètes

Ce disque est la rencontre de solistes (Métamorphoses, Alain Guillemin), d’un chœur (Coeli et Terra), de conteurs patoisants (Manou Masquelier et Alain Guillemin) et d’un accordéon (Casilda Rodriguez). Il est surtout le résultat d’un travail d’équipe. Déjà évoqué pour le choix des œuvres, ce travail s’est prolongé au cours de la restitution finale : Catherine Betchen-Remy et Nicole Bonnardel ont préparé Coeli et Terra, Nicole Bonnardel a dirigé six chansons, Manou Masquelier nous a patiemment conseillé pour le patois roubaisien.

En cours d’harmonisation ou d’arrangement, il a été très important pour moi de savoir pour qui je composais. Ce fut vrai pour certains chÅ“urs, où j’ai écrit certaines voix difficiles parce que je savais qu’elles pouvaient être confiées à Coeli et Terra. Ce fut vrai aussi pour certains solistes : les arrangements de La Guerre et de La jeune fille ont été écrits en y « entendant » les voix de Daphné Kupferstein et de Juliette de Massy…

Le plaisir d’un roubaisien

Métamorphoses et Coeli et Terra sont des ensembles vocaux plus spécialistes de musique classique dite « savante » que de musique traditionnelle ou populaire. J’appartiens, comme compositeur ou harmonisateur, à la même école. Cela se ressent, sans aucun doute, dans le travail final : la plupart des auditeurs de ces chansons, en concert, ont cependant aimé cette manière.

D’autres, plus rares, nous ont reprochés d’être trop éloignés de l’« esprit ». Je leur répond amicalement : c’est ainsi qu’en 2004 j’ai entendu ces chansons.

On y entend, j’espère, le plaisir fou d’un roubaisien d’aujourd’hui.

Maurice Bourbon

Enregistrement ℗ La Chapelle des Flandres © Le Non-Lieu 2004 - LNL0401 - enregistré en mai 2004 en l’église de Pottes (Belgique) - Prise de son, direction artistique, montage et mastering : Jean-Marc Laisné (Amati).

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