Tempus fugit… (Josquin et Milan), sortie publique le 15 mai

Mis en ligne le 14 mai 2020 dans Blog | 0 commentaires

Josquin Desprez – Maurice Bourbon

« Tempus fugit… »

Messes Ave maris stella et D’ung aultre amer

Volume 8, « Josquin et Milan », de l’intégrale des messes Josquin l’Européen

Ensembles Biscantor ! et Métamorphoses

Direction Juliette de Massy

 

Initialement prévu avec les seules messes Ave maris stella et D’ung aultre amer, « Josquin et Milan » (1), 8° volume de l’intégrale des messes « Josquin l’Européen », est devenu  « Tempus fugit… ».

Sollicités en 2016 par le Musée Départemental de l’Isère pour le concert d’ouverture de son exposition « Les bâtisseurs d’éternité », Métamorphoses et Maurice Bourbon ont assez naturellement adjoint le temporel à la dimension spirituelle.

Profitant de la forme inhabituelle de la messe D’ung aultre amer et de la relative brièveté des deux messes, Maurice Bourbon a donc imaginé une création en encadrant les oeuvres magnifiques de Josquin par des compositions originales sur des textes d’Agrippa d’Aubigné, de Ronsard, de Baudelaire et de Proust, ainsi qu’un madrigal spirituel de Monteverdi. Comme un clin d’oeil d’auteurs, au fil des siècles, à un glorieux prédécesseur !

 

Dans la messe Ave maris stella,  l’exploitation de l’hymne grégorienne, reprise dans son premier mode essentiellement à la voix du Tenor, se vérifie dans la messe entière. Les quatre phrases sont paraphrasées avec une écriture privilégiant l’imitation du motif entre les différentes voix. Énoncée une fois de manière fragmentée au Kyrie, l’hymne est répétée une seconde fois dans les autres sections sauf pour le Credo qui bénéficie de six occurrences, des phrases plus ou moins reconnaissables à force d’être ornées, variées, raccourcies, augmentées…

La messe est écrite à 4 voix, sauf pour les Pleni sunt (3), Benedictus et Agnus Dei 2 (2).

 

La messe D’ung aultre amer, écrite entièrement à quatre voix, est une des messes les plus courtes du compositeur, avec notamment un Gloria et un Credo, très nerveux et en écriture  essentiellement « verticale » (homophonique). Le Sanctus, très inhabituel, sans Benedictus et avec un « Tu solus …. », et la brièveté de la messe ont été les déclencheurs du concept de la création « Tempus fugit… ».

 

« Que ce soit dans la Missa D’ung aultre amer avec l’exemple d’une chanson d’Ockeghem ou en empruntant au plain-chant pour construire la Missa Ave maris stella, Josquin rejoint en fait, dans ses architectures sonores, la pensée de Léonard de Vinci et sans doute l’objet de leurs conversations à Milan lorsque ce dernier, parmi ses nombreux aphorismes sur la nature, écrivait : Ciò che non ha termine [l’infinito] non ha figura alcuna.(Ce qui n’a pas de fin n’a pas de forme). » (Jacques Barbier, 2019).

 

Maurice Bourbon a sollicité Ronsard pour évoquer le temps qui passe dans son Tempus secundus, le « et tôt serons étendus sous la lame » introduisant et « mettant en scène » le magnifique Agnus 1 de la D’ung aultre amer. De la même manière, Agrippa d’Aubigné, dans le Prologus (« et rien que Dieu n’est permanent »), introduit le Kyrie de la Ave maris stella.

Entre les deux messes, un Tempus primus enchaîne Proust et Baudelaire, en textes concertants, puis Monteverdi et son E questa vita un lampo, enfin Le Tasse et sa Morte di Clorinda. Cette dernière est ainsi « commentée » par le Kyrie qui la suit.

Enfin, le leitmotiv  « nos homines », débutant l’œuvre, est un constant rappel de la dimension humaine de la messe et a « le dernier mot » dans l’Epilogus.

 

(1) Pour le rattachement de Josquin à Milan et ses rapports avec Léonard de Vinci, on se reportera au texte argumenté de Jacques Barbier dans la notice du CD.

 

Conversation avec Josquin

 

498  !

  • ……
  • En 2021, 500 !
  • ……. ?
  • Enfin, Josquin, tu ne te souviens pas ? En 2021, on célèbrera les 500 ans de ta mort.
  • Ah ! Déjà ?
  • Et j’ai une bonne nouvelle pour toi, on a maintenant bon espoir de clore en 2021 l’intégrale de l’enregistrement de tes messes….
  • Tu vois…, je te l’avais dit que vous y arriveriez !*
  • C’est effectivement probable, car nous avons obtenu une bonne partie des moyens nécessaires.
  • ….
  • Mais cessons de parler de sous, place à l’artistique ! Avec « Tempus fugit… »…
  • Tempus fugit ?
  • ……
  • La suite dans le livret du CD

Josquin Desprez – Maurice Bourbon

“Tempus fugit…”

The Masses Ave maris stella and D’ung aultre amer

Volume 8, “Josquin and Milan”, of the complete masses Josquin the European

Ensembles Biscantor! and Métamorphoses

Choir Director: Juliette de Massy

 

Originally planned to include only the masses Ave maris stella and D’ung aultre amer, as “Josquin and Milan” (1), the eighth volume of the complete masses “Josquin the European”, the project evolved into “Tempus fugit…”.

When the Musée Départemental de l’Isère invited Métamorphoses and Maurice Bourbon to perform at the opening of the exhibition “The Eternity Builders” in 2016, it was quite natural for them to combine the temporal and the spiritual.

Taking advantage of the unusual form of D’ung aultre amer and the relative brevity of the two masses, Maurice Bourbon concocted a programme that framed Josquin’s magnificent works with original compositions written on texts by Agrippa d’Aubigné, Ronsard, Baudelaire and Proust, as well as a sacred madrigal by Monteverdi. Like a nod from authors of centuries past to their glorious predecessor!

 

The mass Ave maris stella is based on a Gregorian hymn. Mainly sung by the Tenor in its first mode, it occurs throughout the mass. The four phrases are paraphrased in a writing style that emphasizes imitation of the motif among the different voices. It appears in a fragmentary way in the Kyrie, and is repeated a second time in the other sections, except in the Credo, where it occurs six times in phrases that are more or less recognizable due to ornamentation, variation, shortening, lengthening…

The mass was written for four voices, except for the Pleni sunt (3), the Benedictus and the Agnus Dei 2 (2).

 

The mass D’ung aultre amer, entirely written for four voices, is one of Josquin’s shortest. The Gloria and Credo in particular are very taut and are essentially written “vertically”, or homophonically. The highly unusual Sanctus is without a Benedictus and includes a “Tu solis…”. This, along with the succinctness of the mass, triggered the idea of “Tempus fugit…”.

 

“Whether by using an Ockeghem song in the Missa D’ung aultre amer or by borrowing from plainchant to construct the Missa Ave maris stella, Josquin’s sound architecture in fact coincides with the thought of Leonardo da Vinci, and was probably a subject of conversation between them in Milan when the latter wrote one of his many aphorisms about nature: Ciò che non ha termine [l’infinito] non ha figura alcuna (That which has no end has no form.).” (Jacques Barbier, 2019).

 

Maurice Bourbon enlisted Ronsard to evoke the passage of time in Tempus secundus and through the phrase “et tôt serons étendus sous la lame”, which introduces and “stages” the magnificent Agnus 1 in D’ung aultre amer. Agrippa d’Aubigné, in the Prologus (“et rien que Dien n’est permanent”), introduces the Kyrie of the Ave maris stella in a similar way.

Between the two masses a Tempus primus progresses through complementary texts by Proust and Baudelaire, on to Monteverdi’s E questa vita un lampo, and finally to Tasso’s Morte di Clorinda. The latter is “commented on” by the Kyrie that follows it.

And finally, the “nos homines” leitmotif that opens the work is a constant reminder of the human dimension of the mass, and has the “last word” in the Epilogus.

  • Jacques Barbier’s liner notes detail Josquin’s connections with Milan and his links with Leonardo da Vinci.

Conversation with Josquin

  • 498 !
  • ……
  • In 2021, 500!
  • ……. ?
  • Come on, Josquin, don’t you remember? In 2021 we’ll be commemorating the 500th anniversary of your death.
  • Oh! Already?
  • And I’ve got good news for you. We have every hope of finishing our recording of your complete masses for 2021…
  • You see…I told you you’d manage!*
  • Yes, it looks quite likely, because we’ve put together most of the funding.
  • ….
  • But let’s not talk about money any more! What about art? With “Tempus fugit”…
  • Tempus fugit?
  • ……………………….
  • Suite dans le livret du CD

 

 

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